De Kashan nous allons directement à Téhéran. On avait temporairement annulé cette destination mais la situation étant plus calme et notre envie de visiter toujours intacte, nous décidons d’y passer quelques petits jours. Puis nous ferons une escapade à Dizin avant de rejoindre la mer Caspienne.

Notre arrivée à Téhéran se fait dans les bouchons. Cette ville redoutée, même des automobilistes iraniens, mérite sa réputation. On aperçoit la montagne entre les barres d’immeubles au bout de la route encombrée de voitures.

On trouve un endroit pour se garer dans un quartier calme à côté d’un petit parc. A peine garés on remarque un fourgon aménagé allemand et son propriétaire s’amène et nous demande si on peut l’aider à recharger sa batterie. Philippe l’aide sans problème avec notre « super booster » acheté sur les recommandations de notre garagiste avant de partir 🤘.

Nous allons visiter le musée d’art contemporain, comme il est juste à côté, on y va à pied. Alors là!!! Je n’ai jamais vu ça! Ça me met en colère! Traverser la route est hyper dangereux. Sérieusement! Ici ce n’est pas un permis de conduire qu’il faut, c’est un permis d’être piéton! Je pense qu’on ne peut pas laisser des enfants circuler seuls dans cette ville, trop risqué. Les voitures ne respectent ni les feux piétons, ni les passages cloutés. Dailleurs big up pour Philippe qui a réussi à conduire dans la ville sans un accrochage. C’est vraiment du sport.

Bref! On arrive devant des portes closes : le musée est en rénovation. On rentre, toujours à pied, toujours en colère. Et on passe la soirée tranquille dans le cc.

Le lendemain matin nous allons visiter le palais du Golestan. Au 19ième siècle, le Shah Agha Mohammad décide de faire de Téhéran sa capitale et s’approprie le palais du Golestan pour en faire le siège de la dynastie Qadjar. En route vers le palais on se boit un petit thé au soleil, accompagné de gourmandises, la journée commence bien.

Le palais est une démonstration de luxe, de faste, et pas forcément tout en finesse. On commence par la salle d’audience : un trône surélevé en marbre et en albâtre, et sous un toit et des murs couverts de miroirs. J’imagine que le reflet du soleil dans le bassin en face du trône, devait illuminer tous ces miroirs et éblouir les visiteurs. La lumière jaillit et illumine le trône… On passe au bâtiment suivant, « la salle des miroirs » où le kitsch le dispute vraiment au palais de Versailles. Tout est couvert de miroirs, c’est très étrange. Nous visitons aussi les peintures iraniennes, en se faisant la remarque que le niveau de maîtrise des peintres de l’époque n’atteignait pas celui de nos peintres européens. Ben oui on a le droit d’être chauvin des fois!
Le tout m’aura fait penser aux goûts que pourraient avoir un enfant : c’est quelquefois naïf, c’est démesuré, et surtout ça brille.

Nous poursuivons par le bazar de Téhéran, un des plus grands du pays. Comme le dit le guide, c’est le cœur de la ville. Les iraniens gardent la tradition du bazar, et le préfère aux centres commerciaux. Ils ont bien raison! C’est tellllement plus vivant! C’est ici que les tarifs se décident, et on y trouve absolument de tout. Celui de Téhéran nous a fait penser aux Galeries Lafayette. On déjeunera dans un restau « au pif », il y avait la queue, c’est bon signe, on passe commande à l’entrée après qu’ils soient allés chercher le seul type qui parlait un peu anglais. On commande quand même au pif, du stew (ragout) et des brochettes. C’est jamais bien compliqué. Et on s’installe. On observe les tables à coté, les gens nous sourient, petit moment de vie iranienne.

Puis on passe par un parc pour se poser un peu avant d’enchaîner avec le musée du verre et de la céramique. Le guide en parle avec enthousiasme, on n’a pas vraiment compris pourquoi. A moins d’être passionné par le verre et la céramique, l’intérêt était plutôt dans la présentation ultra moderne des pièces. Et enfin nous rentrons.

Le lendemain, nous traînons un peu le matin, et comme la météo est bonne, on va partir en début d’après midi pour aller à Tochal, la station de ski de Téhéran. Mais vers midi, on toque à notre fenêtre. C’est Andréa, la touriste allemande, accompagnée de Shabnam, une habitante du quartier. Andréa parle anglais et français et nous explique que Shabnam veut nous inviter à dîner. Comme on est un peu pressé (c’te blague) on se met d’accord pour le déjeuner. Du coup on s’en est rendu compte après, on a mis un coup de pression inutile à Shabnam… C’est bête. Bref. Vers 14 h, Manfred et Andréa viennent nous chercher pour aller chez Shabnam.

Elle finissait de cuisiner, quand nous sommes arrivés. Nous avons d’abord discuté avec Andrea et Manfred. Ils sont sur les routes depuis environ 3 ans. Elle regrettait de ne pas avoir commencé plus tôt, mais impossible en tenant une pharmacie. Manfred ancien routier a déjà traversé presque tous les pays d’Afrique. Ali, le mari de Shabnam est arrivé, et nous avons passé une super après midi à table. Shabnam avait préparé du poulet à la grenade et aux aubergines, avec du safran, le tout accompagné d’un gratin de riz. Délicieux. Ça fait quand même bizarre d’être invité chez des gens qu’on ne connait pas du tout! J’avais l’impression d’être un petit chat recueillis par une bonne âme. :D! Mais en faite, Shabnam aime la compagnie des voyageurs étrangers. Elle aime partager et faire valoir les bonnes choses de son pays, et elle aime parler avec les voyageurs qu’elle rencontre. Elle a proposé d’échanger un cours de cuisine, ce qu’elle a déjà fait plusieurs fois. Je trouve l’idée géniale. J’avais suuuuper envie qu’elle me montre comment elle prépare les plats à base d’aubergine. Mais je me suis dit : « qu’est ce que tu lui montrerais comme recette?! Je ne connais pas la recette de la blanquette de veau, je fais tout au petit bonheur la chance, et je rate un coup sur deux… Ce serait ballot! » En plus on ne peut pas trop s’attarder à Téhéran… Alors je n’ai pas osé. C’est con! Note pour plus tard : apprendre une recette typique française, pour pouvoir la refaire à coup sur.
Elle nous a montré son carnet/ livre d’or de tous les voyageurs qu’elle avait déjà rencontré. Des français, des belges, des argentins, et parmi eux, des blogueurs qu’on suit un peu :D. C’est rigolo! Bon la recette des galettes bretonnes et le gratin dauphinois étaient déjà pris. J’aurai bien proposé la tartiflette, mais pour le reblochon, c’est chaud là quand même!

Elle est artiste et fait de la calligraphie, elle a écrit nos deux prénoms en farsi :D. Je voulais filmer son geste et comme une nouille j’ai oublié. Et j’ai la confirmation que mon prénom n’est pas si simple à écrire que ça, il s’écrit comme éstélé apparemment…

Shabnam et Ali sont vraiment charmants et nous donnent quelques tuyaux pour trouver des trucs sympas dans Téhéran. On a parlé de tout de rien, et je me suis retrouvée avec un morceau de Roquefort amené par des précédents voyageurs 😀 ! On pensait partir de Téhéran vers 17h, et on n’a pas vu le temps passer. Finalement on est sorti de chez eux vers 21h.

Le lendemain, nous nous promenons à nouveau dans Téhéran, dans un petit bazar d’artisanat, Philippe se fait une petite coupe chez le coiffeur, puis nous rejoignons Shabnam et Andrea dans une boutique Hotel où de très jolies choses sont à vendre, mais pas dans notre budget. On invite tout le monde à boire un café dans le camping car, y compris la voisine copine de Shabnam qui a un van aménagé. Elle nous indique des supers endroits pour aller camper, mais dans une zone où on ne peut vraiment pas aller : le Balouchistan. C’est vraiment dommage, c’est là où il y a les plus grandes dunes du monde, et on peut voir le désert se jeter dans la mer. Bref! On passe un super moment, Shabnam nous donne la recette du plat d’hier, Andréa et Romania (je ne suis plus sure de son prénom), se mettent d’accord pour organiser le sauvetage d’un chat le lendemain matin. Téhéran c’est vraiment la ville des chats, je n’ai pas fait de photos à chaque fois, mais dans chaque parc, à chaque coin de rue ils sont là. Et pas chétifs du tout (sauf exception) Ce sont des gros matous très bien nourris. Après Shabnam nous a dit qu’il y avait quand même beaucoup de tués sur la route… Tu m’étonnes… Je suis sure qu’ils apprennent quand même à ne pas se faire écraser, mieux que nos chats européens.

Petit instant cuisine 😀

Le lendemain, nous allons visiter le palais d’été du dernier shah d’Iran. C’est un immense parc, avec plusieurs bâtiments à visiter. Chaque visite est évidemment payante, nous ne prendrons que le palais du Shah. C’est très cossu, mais je trouve que ça reste sobre. Plus d’excentricité type miroirs sur tous les murs. Juste des tapis immenses de chez immense, et du marbre un peu partout. Je me dis que c’est dommage que ça ne serve plus. C’est pas plus riche que notre palais présidentiel…

On quitte le palais pour aller à Tochal, c’est en haut de Téhéran. On pourra sortir de l’extrême pollution de la ville. De là, on peut prendre un téléphérique qui emmène tout en haut de la montagne, et aller skier. On essaie d’aller au pied du téléphérique et l’accès nous est refusé. :-(. Soit il faut prendre une navette, soit y aller à pied. On se décourage et on déjeune sur place avant de reprendre la route. Direction Dizin, la plus grande station de ski d’Iran!!!

On passe par l’axe principal entre la mer Caspienne et Téhéran. Il y a du monde, mais ça roule bien, jusqu’à un bouchon. Accident : les voitures et le camion étaient en très sale état. On avait beau être au milieu de nulle part, les iraniens sont tellement bien équipés qu’ils buvaient du thé en attendant que ça se débloque. Pique-nique land! On poursuit et on arrive de nuit à la station. Il y a de la glace sur le parking… Hi hiii c’est bon signe!!! Le lendemain matin, le temps est magnifique, les montagnes enneigées. On se prépare, et au moment où on sort les skis, un type s’avance vers nous et nous dit que la station est fermée, elle est ouverte seulement pour l’école de ski et les restaurateurs qui ont besoin de monter du matériel. Whaaaattt!!!!! Ho nooooonnnn!!!! On peut monter en ski de rando uniquement. On essaye quand même d’amadouer les gars des télécabines et du télésiège, rien n’y fait, un iranien dans le même cas que nous essaie de négocier, pour qu’on signe une décharge… Rien n’y fait. Hé ben on est monté à pied! Les skis sur l’épaule! Petit échauffement du matin! Allez hop! Tout en faisant la conversation avec notre nouveau pote! On devait être une dizaine « piégés » sur la piste :D! Non mais ho!!! On a envie de skier ou pas! Note pour plus tard : vraiment se mettre au ski de rando. Y a pas photo! Pour la petite histoire, la station devait être ouverte à cette date, mais ils avaient reculé l’ouverture de 2 jours, juste après une grosse tombée de neige. Donc on ne pouvait pas rester 2 ou 3 jours de plus au risque de ne pas pouvoir redescendre avec la neige sur la route. On était quand même à 2600m d’altitude. Bah on en aura quand même profité! Un tout petit peu. Et avec une musique comme nulle part ailleurs!

un petit peu de ski

On déjeune derrière une baie vitrée au soleil et on reprend la route direction la mer Caspienne, 2630 m plus bas, car la mer Caspienne est le plus grand lac salé du monde et elle se situe à -30 m au dessous de zéro. On aura skié et vu la mer dans la même journée :D.

Nous passerons une première journée sous la pluie pour retrouver un beau soleil…


Catégories : Iran

12 commentaires

Cecile M · 26 décembre 2019 à 20:15

Que de merveilles et de rencontres sympathiques… Vous n’avez pas l’air d’être trop dans l’ambiance « fêtes de fin d’année », ça change d’ici !

    Estelle Rhoo · 28 décembre 2019 à 17:30

    Non ils ne fêtent vraiment pas beaucoup Noël ici, donc pas d’ambiance dingue de fin d’année, pas de petite musique de Noël, pas de pub à outrance… Et on est loin de la famille aussi… Le seul truc qui me soit resté c’est le spam des boutiques auxquelles je suis abonnée ! 😀 !!!

Debreucq Michel · 27 décembre 2019 à 10:57

Ce qui reste merveilleux dans votre périple, ce sont toutes vos rencontres incroyables et pleines d’amitié malgré la barrière de la langue

    Estelle Rhoo · 28 décembre 2019 à 17:28

    Les iraniens sont formidables!!! En voyage on retrouve un rapport aux autres qu’on a perdu dans notre vie quotidienne… Sinon, l’anglais nous aide pas mal, et c’est génial, entre iraniens allemands et français, on parlait anglais…:D

Patrick · 28 décembre 2019 à 12:54

Cool la descente en ski!

Pour les plats français le plus simple et qui fait effet partout c’est le gratin dauphinois. Ou alors une quiche, la pâte brisée c’est pas trop compliqué à bricoler. Sinon y a les plats genre foie gras poêlé, choucroute ou potée, c’est facile et très typique, mais faut trouver les ingrédients!

    Estelle Rhoo · 28 décembre 2019 à 17:34

    Gratin dauphinois c’était déjà pris dans ce cas là, :). Mais pour la prochaine fois OK!! Parce que vas trouver du foie gras dans le pays… (même si je sais on en trouve à Madagascar!) Sinon, je prévois de tester le poulet aux aubergines et grenades pour la prochaine fois qu’on se voit, vous êtes prêts??!! Pour les autres recettes tu me montreras!

Jackie thoumieux · 28 décembre 2019 à 17:38

Vous ne parlez pas de noël. Personne ne faites noël. Oui en iran ce n’est pas tres chretien,!,,

    Estelle Rhoo · 28 décembre 2019 à 17:45

    Ça vient, ça vient ! J’ai un petit décalage dans les articles. 😉 Et en effet, ça n’est pas beaucoup célébré ici. En plus on est partis de Téhéran avant Noel, donc ça limitait encore les possibilités. A Téhéran on aurait pu le fêter, il y a une petite communauté chrétienne, mais bon, on a avancé…

Mel · 31 décembre 2019 à 11:48

Vos visages sont rayonnants, ça fait plaisir de vous savoir heureux ! Vous saisissez drôlement bien les occasions de rencontres comme les opportunités de découvertes, bravo à vous !

    Estelle Rhoo · 3 janvier 2020 à 18:16

    Ça nous va droit au cœur, bisous ma poule !

Guislaine · 2 janvier 2020 à 20:23

Je viens de passer un excellent moment à lire, regarder les photos, écouter les vidéos.
bien le ski
vous êtes beaux tous les deux,
de superbes rencontres …

    Estelle Rhoo · 3 janvier 2020 à 18:27

    Merci maman, ça nous fait plaisir ! ❤️😘

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *